Les inavoués inavouables

Voilà. Retour sur la Terre ferme. Les deux pieds bien ancrés dans la réalité. Une semaine déjà, que je m’acclimate au confort occidental, au mode de vie à la française. J’ai laissé une -petite- part de mon existence dans ce fabuleux pays, et avec elle, quelques secrets inavouables.

Alors voici ce que je n’ai pas dit pendant mon voyage mais que je ne peux plus vous cacher:

Je me suis crashé à moto dans mon troisième virage

J’ai fait une indigestion alimentaire combinée à une insolation stade 2

J’ai eu 459 matches Tinder, je n’ai rencontré que 6 filles filles

J’ai pris une petite dose de LSD sans le savoir à Pai dans un club de hippies

J’ai eu une moitié de hangover à Bangkok après une soirée dans le fameux bar du film… Hangover (Very bad trip)

J’ai eu plus de piqûres de moustiques en 7 semaines qu’en 20 ans

J’ai dû faire un basket guesthouse (autrement dit hébergement gratuit illégal) parce que l’auberge de jeunesse était vraiment glauque et très suspecte

J’ai mangé du riz au moins une fois par jour… et j’en redemande

Avec des amis danois, on a allumé Bob Marley en face du statue de Big Buddha, God forgive us

J’ai eu plus de 900 retweet pour un tweet intitulé « Je vais apprécié Songkran et prendre soin des filles thaïlandaises »

Je me suis fait passer pour un journaliste français dans certains endroits pour bénéficier de réductions

J’ai bu environ 35L de mango shake en 50 jours

Ma plus grosse dépense après l’hébergement et le transport a été l’eau

J’ai payé ma tournée de buckets lors de la Full Moon Party

J’ai squatté dans plusieurs piscines alors qu’elles étaient réservés uniquement aux résidents

Je me suis fait tatouer

Je ne me suis pas raser depuis mon arrivée en Thaïlande (et ça ne pousse pas vite)

J’ai pris un coup de soleil sous les pieds, il faudra m’expliquer comment j’ai fait

Je parle mieux danois qu’allemand

J’ai mangé une baguette (presque) aussi bonne qu’en France

Avec des amis de voyage, on a discuté avec des lady-boys et ils/elles sont hyper sympa

J’ai voyagé en train sur 750km pour 1,43€

J’ai rencontré une ancienne prisonnière pour trafic de stupéfiants et violence sur un agent public, un fils de millionnaire, un backpacker qui n’est pas rentré dans son pays depuis 6 ans, un israélien pro-palestinien, un survivant lors de l’attaque de l’ambassade française du Soudan en 2011, un informaticien thaï qui fait son business en vendant des likes sur Facebook, une polyglotte spécialisée dans les langues asiatiques, un sud-coréen qui décompresse avant d’essayer de rentrer en contact avec le reste de sa famille prisonnière de la Corée du Nord etc…

Je me suis fait attaquer et voler ma bouteille d’eau par des singes dans un temple bouddhiste

J’ai atteint la température maximale de survie, 44°C ça cogne comme on dit

Sur 78 400 minutes en Thaïlande, je n’ai eu de 30 minutes de pluie

J’ai donné un cours de français à deux collégiens thaïlandais

Je n’ai jamais mangé avec un couteau

Je sais (presque) me servir correctement des baguettes asiatiques

Je n’ai perdu que deux t-shirt, deux paires de chaussettes, un boxer, deux bracelets, mes lunettes de soleil et 1000 baths (35€)

J’ai assisté à un mariage d’une tribu

J’aime autant la bière thaïlandaise que belge (surtout la Chang)

Je sais que je reviendrai en Thaïlande, peu importe quand, mais c’est écrit.

 

Hua Hin la coquine, royale destination

Ancien petit port de pêche plaisant et paisible, Hua Hin a délaissé son cadre de vie reposant au grand bonheur de Sa Majesté le Roi de Thaïlande. Cinquante ans déjà que la côte subit les ravages d’une urbanisation incontrôlée. La Côte d’Azur de Siam. Qui fait la joie des tours opérateurs et des compagnies aériennes, proposant des tarifs toujours plus attractifs pour les vieux européens à la conquête d’une jeunesse révolue.

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Diving school in Koh Tao

Prenez un bout de sable des Maldives, une touche de jungle amazonienne, saupoudrez le tout du coucher de soleil californien. Vous entrez désormais dans le fabuleux univers de Koh Tao. En plein golfe de Thaïlande. « L’île tortue » n’a volé son charme à personne pourtant. Elle se fait plutôt dérober son bien le plus précieux: ses récifs sous-marins. La faute aux dizaines d’écoles de plongée, peu scrupuleuses de la protection de l’environnement. Argent. Argent. Lire la suite

Portfolio, « On the road we go »

« La photographie est un art; c’est mieux qu’un art, c’est le phénomène solaire où l’artiste collabore avec le soleil. » Difficile de contredire Alphonse de Lamartine sur ce point quand on atterrit à Pai. Ce temple hippie sur la route de la Birmanie est un repère prisé pour les amateurs de photo, peinture et tout art graphique. Le ciel se mue chaque jour en nouvelles peaux colorées, du bleu azur au rouge sang en passant par le jaune étincelant. Une voûte vivante semblable aux fresques des plus grands peintres impressionnistes. Portfolio. Lire la suite

Portfolio, « Pèlerinage bouddhiste »

Au Nord de la Thaïlande, sur la montagne surplombant Chiang Mai, repose le lieu le plus sacré du bouddhisme. Doi Suthep. Point de Big Buddha. Seulement un temple, un dôme et quelques dorures. La légende veut qu’une relique fut placée sur le dos d’un éléphant blanc, qu’on laissa vagabonder dans la montagne jusqu’à ce qu’il meurt, dès lors considéré comme le lieu « élu ».

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Portfolio, « Heaven is for real »

« Un jardin, même tout petit, c’est la porte du paradis« ,  disait l’écrivaine Marie Angel. Elle a probablement sorti cette phrase allongée dans le parc d’Erawan, ombragée par la jungle luxuriante. Ses sept cascades qui se succèdent. Son eau limpide qui joue avec la roche. Tous ses poissons venant vous picorer les pieds. Sa flore exceptionnelle qui respire la quiétude. Son chemin, tantôt en escalier, souvent escarpé. Ses lianes solides offrant une chaise de choix pour admiré le paysage. Et quelle vue depuis le sommet de la réserve. Préservée de toute infrastructure. Plus tentant que le jardin d’Eden. En fait, le paradis est aussi sur Terre. Portfolio.

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Ganesha spirit, la tromperie de l’elephant business

Nombreuses sont les paraphrases pour désigner la Thaïlande. Le « pays libre. » La « nation du sourire ». Ou encore le « territoire des éléphants. » Au royaume de Bouddha, la divinité de Ganesha est sans doute la plus respectée. Reconnaissable à sa tête d’éléphant, elle incarne la sagesse, l’intelligence et l’éducation. Une étrange éducation, pour la majorité des pachydermes qui y vivent. Explications.

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Portrait. Le pont de la rivière quoi ?

C’est assis qu’il se sent le mieux. Le dos courbé, la silhouette frêle. Le résultat d’années de travail sans interruption. Du poids de l’Histoire, surtout. Ici, tout le monde la connaît, cette histoire. A dormir debout. A en cauchemarder la nuit. Elle appartient au passé, certes, mais personne n’est prêt à l’oublier. Ne pas la rayer des mémoires. Ô grand jamais ! A Kanchanaburi, un homme en parle mieux que quiconque. Rencontre.

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Portfolio, « Sawadee khrap Krung Thep »

« La photographie est la littérature de l’oeil« , disait l’illustrateur Rémy Donnadieu. Il a sûrement raison. Cependant, quand la seconde dispose d’une infinité de mots, la première n’a qu’un cliché pour transmettre la même émotion. Voler un moment du passé, un exercice de haute voltige. Difficile d’égaler les professionnels de cet art. Mais Bangkok a bien des choses à dire, à montrer, à prouver au monde. Portfolio. Lire la suite

J-1, H+6

Voilà. On y est. Enfin presque. Ou plutôt pas encore. Après des semaines d’excitation, la Thaïlande ne résonne plus comme un faux espoir. A l’autre bout du monde, comme on dit. Paris-Bangkok: 11 000 kilomètres, tout de même.

Ce voyage se présente comme une bouffée d’oxygène, un besoin d’ailleurs, une quête de l’Inconnu avec un grand « i ». Des préparatifs, il en a été question depuis le Nouvel An occidental. Quelle destination? Combien de temps? Avec qui? Dans quel but? Beaucoup d’interrogations autour d’un tel périple. J’ai trouvé quelques réponses en France, j’espère dénicher les autres en terre de Siam. Rares sont les avis aussi unanimes concernant un même pays. Pourtant, le « Pays des hommes libres » n’a déçu personne de mon entourage. Mieux, il en a ravi plus d’un, racontant ses aventures les yeux remplis d’étoiles, la nostalgie au bout de la langue.

Libre. Affranchi de toute contrainte psychologique, physiologique et physique. Seul le poids de mon sac à dos me permettra de rester les pieds sur Terre. Parfois six mètres sous l’eau, tantôt juché à dos d’éléphant, ou perché au sommet des temples bouddhistes: j’aspire à de nouvelles expériences. Exceptionnelles. Uniques. Inoubliables.

S’évader à six réseaux horaires de la France renferme aussi quelques craintes. Le jet lag dompté, je me présenterai tel Champollion découvrant avec curiosité les hiéroglyphes égyptiens. Défi n°1: surmonter la barrière de la langue. Loin d’envisager à devenir bilingue en thaï, l’anglais sera ma plus grande alliée pendant mon périple. Habitué des auberges de jeunesse, source de rencontres souvent détonantes, j’espère partager de nombreux moments avec d’autres vagabonds, qui comme moi, souhaitent s’émerveiller de jour comme de nuit.

Quelques mois dans une vie, ce n’est pas grand chose. Mais suffisamment pour s’ébahir, se construire, mûrir. Sept semaines, soit 50 jours. Pas un de moins, pas un de plus. Un nom de blog quasi évident donc: Fifty shades of Thailand.

Chère lectrice, cher lecteur, bienvenue!